Une grande partie de la souffrance en amour vient d’un manque d’amour de soi.

Publié le 26 mars 2025 à 05:20

 

Tu es en couple, tu dis aimer profondément l’autre, mais la relation t’épuise. Chaque jour, tu ressens frustration, attentes insatisfaites et douleurs inexprimées. L’amour, censé être une source d’épanouissement, devient une lutte.

Tu attends de l’autre qu’il te soutienne, qu’il soit plus présent, plus attentif, plus aimant… Mais il ne comble jamais totalement ce vide. Alors, il devient coupable à tes yeux : coupable de ne pas te comprendre, de ne pas être assez là, de ne pas t’aimer comme tu en as besoin.

Mais si tu regardes en toi, si tu prends le temps d’observer, tu verras que tout ce que tu lui reproches… ce sont tes propres blessures. Ce n’est pas l’autre qui t’abandonne, c’est toi qui n’es pas assez présent pour toi-même. Ce n’est pas l’autre qui manque de douceur, c’est toi qui te traites avec dureté. Ce n’est pas l’autre qui t’ignore, c’est toi qui ne t’écoutes pas.

Quand nous manquons d’amour pour nous-mêmes, nous nous abandonnons. Nous nous projetons dans l’autre, espérant inconsciemment qu’il devienne le gardien de nos blessures, le porteur de notre bonheur. Nous attendons de lui qu’il nous répare, qu’il nous donne ce que nous ne nous donnons pas. Alors, quand il s’éloigne ou nous déçoit, la douleur est immense. C’est comme si une partie de nous s’en allait avec lui, comme si, sans lui, nous n’existions plus.

Et lorsque l’amour de soi n’a pas été vécu, son contraire s’impose à nous. L’autre devient alors le miroir de nos ombres, de nos insécurités, de nos peurs les plus profondes. Il nous renvoie notre propre maltraitance intérieure. S’il nous rabaisse, c’est parce que nous nous rabaissons déjà. S’il nous fait souffrir, c’est parce que nous nous infligeons nous-mêmes cette souffrance, sans même en avoir conscience.

Chaque être humain, pour évoluer, doit traverser ses propres ténèbres. C’est une descente nécessaire, comme l’alchimiste qui transforme le plomb en or, comme une initiation qui nous confronte à ce que nous avons de plus brut, de plus douloureux. Nous devons faire face à nos peurs, revisiter nos blessures, affronter nos échecs et nous pardonner.

La guérison est un processus profond. Il ne suffit pas de tourner la page, il faut parfois rouvrir le livre, relire les chapitres douloureux, accepter ce que l’on voulait fuir. Pleurer ce qui doit être pleuré, faire le deuil de ce qui doit être libéré. Revenir sur nos choix, sur nos regrets, et se réconcilier avec chaque version de nous-mêmes.

Tant que l’autre te fait souffrir, c’est qu’il t’invite, malgré lui, à revenir vers toi. À chercher en toi l’amour que tu espérais recevoir de lui. Il n’en a peut-être pas conscience, mais il est le messager d’une vérité essentielle : l’amour que tu attends de l’extérieur est avant tout celui que tu dois te donner.

Cela me rappelle une scène marquante du film L’échelle de Jacob, où un ange parle des démons :
“La seule chose qui brûle en enfer, c’est la partie de toi qui refuse de lâcher prise : tes souvenirs, tes attachements. Ils les brûlent tous. Mais ils ne te punissent pas.”
“Ils libèrent ton âme. Si tu as peur de mourir et que tu t’y accroches, tu verras des démons t’arracher ta vie. Mais si tu fais la paix avec toi-même, alors ces démons deviennent des anges, venus te libérer.”

L’amour véritable commence là : dans la réconciliation avec soi-même.

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