
D’aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours voulu réparer l’irréparable.
Comprendre l’incompréhensible, éclairer l’obscur, briser les chaînes de l’insurmontable.
Tu as tenté de combler l’absence, de recoudre les plaies invisibles, de supporter l’insupportable.
Pourquoi toi ?
Pourquoi ce poids, ce fardeau ?
Pourquoi cette vie à dessiner, encore et encore, les silhouettes absentes sur les photos ?
Jamais un geste, jamais un mot doux, jamais cette tendresse qui berce et rassure.
Juste ce silence, cet abîme qui consume, cet amour qui n’est jamais venu.
Alors tu as grandi seul, forgeant ton propre destin, trébuchant mille fois…
Si seulement une main s’était tendue, si seulement un regard avait dit : je suis là, tu comptes…
Mais devenir fort, tu n’as pas eu le choix.
Ce silence est devenu ta brûlure, une croix invisible que tu as portée en secret.
Tu donnes le change, tu souris, tu avances… Mais à l’intérieur, quelque chose s’effrite, quelque chose hurle.
Et pourtant, tu continues, sans savoir si tu es brisée… ou invincible.
Ta famille, ton plus grand bonheur, ce que tu as su bâtir malgré tout.
Mais ce sang qui coule en toi, cette blessure en profondeur…
Grandir sans savoir qu’on t’aime, se heurter à l’indifférence,
Porter ses propres maux… et ceux des autres,
Est-ce un châtiment ou simplement le poids d’une âme trop grande ?
Les mots qui n’ont jamais été dits valsent encore dans ton esprit.
Faut-il s’éteindre sans répit, sans avoir jamais entendu ce je t’aime que tu attendais ?
Non.
Tu aurais juste voulu mériter ta place, être vu, être reconnu.
Tu voulais briser la glace, ressentir la chaleur d’une terre féconde sous tes pas.
D’aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours voulu réparer l’irrémédiable.
L’abandon, la violence, le rejet.
Mais c’est seul que tu as appris à te relever, à guérir, à persévérer…
Et aujourd’hui, tu es libre...
“Je vous pardonne de ne pas avoir su m’aimer.”

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