
Il y a des silences qui résonnent plus fort que les mots. Des silences lourds, pesants, qui s’insinuent en nous comme une ombre insidieuse.
Celui du passé qui nous hante, celui des blessures restées sans écho, celui des vérités tues par peur ou par indifférence.
Des silences qui ne disparaissent pas avec le temps, mais qui s’ancrent, façonnant nos doutes, nos peurs, nos barrières invisibles.
Peut-on vraiment pardonner lorsque l’impardonnable a laissé son empreinte en nous ? Quand l’absence de justice devient un murmure lancinant, une présence invisible mais omniprésente ? Quand le poids du non-dit continue d’étouffer, empêchant la paix de s’installer ?
Certaines douleurs ne s’effacent pas. Il suffit d’un rien, une odeur, un regard, une phrase, pour que la cicatrice se rouvre et que le silence se transforme en vacarme assourdissant.
Peut-on oublier ce qui s’est inscrit en nous comme une marque indélébile ? Peut-on offrir un pardon qui n’a jamais été demandé ? Un pardon qui semble nier l’ampleur du mal subi ?
Peut-on libérer une douleur qui a fusionné avec notre chair, qui a façonné notre manière d’aimer, de nous protéger, de nous méfier ?
Et si le silence n’était pas seulement l’écho de nos blessures, mais aussi une porte vers une autre vérité ? Si, au lieu de nous enfermer dans le passé, il nous offrait une chance de mieux nous comprendre ?
Non pas pour minimiser l’injustice, ni pour excuser l’inexcusable, mais pour nous alléger du fardeau qui nous ronge. Parce qu’au fond, la véritable libération ne vient pas de celui qui nous a blessés, mais de nous-mêmes.
Il y a un temps pour tout. Un temps pour crier, pour pleurer, pour s’effondrer sous le poids de ce qui a été.
Et puis, un jour, peut-être, un temps pour transformer. Non pas oublier, ni même pardonner à tout prix, mais choisir de ne plus laisser l’ombre du passé dicter notre lumière.

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